MOZART

Vous aurez le plaisir d'entendre des solistes issus de l'Orchestre Albatros.

Qui a écrit le concerto pour quatre vents de Mozart ? Ce titre, qui est celui d’un ouvrage de 500 pages, consacré au sujet par le musicologue Robert Levin en 1988, montre bien l’ampleur des incertitudes associées à la Symphonie concertante K 297b – incertitudes toujours irrésolues aujourd’hui. Qui s’essaie à retracer la genèse de l’œuvre, (re)donnée pour la première fois en 1870 et publiée en 1886, se trouve confronté à de nombreuses questions sans réponses. On sait que Mozart avait pour projet de composer, alors qu’il était à Paris, une œuvre pour cet orchestre de Mannheim qu’il affectionnait tout particulièrement, et notamment pour certains de ses solistes (flûte, hautbois et basson), qui devaient être épaulés par un corniste réputé. Les différentes parties furent envoyées à Joseph Legros, directeur des Concerts spirituels, afin d’être copiées avant le concert du 12 avril 1778. Mais elles disparurent, et Mozart informa son père qu’il comptait réécrire l’œuvre à son retour à Salzbourg. On ne sait pas ensuite ce qu’il se passa, et l’œuvre, réapparue à la fin du XIXe siècle, est classée dans les partitions à l’autorité douteuse par l’édition de référence mozartienne, la Neue Mozart-Ausgabe. Il coexiste au fil de ces trois mouvements, tous dans la tonalité de mi bémol majeur (celle du Concerto « Jeunehomme »), des traits indubitablement mozartiens – d’autant plus que le compositeur aimait sans doute possible les sonorités des vents, on en trouve de nombreux exemples au fil de ses œuvres – et des caractéristiques évoquant d’autres styles et même d’autres époques que celle de la composition de l’œuvre parisienne. Ce qui n’empêche en rien ce concerto pour plusieurs instruments de dégager un charme indéniable, qui lui vaut aujourd’hui de compter parmi les œuvres « de Mozart » les plus appréciées.